|
LA CONFERENCE DE DURBAN ET LE SIONISME
Sionisme : Racisme
C'est demain vendredi 31 août que s'ouvriront à Durban, en Afrique du Sud, les travaux du Congrès mondial sur le racisme. Le choix de cette ville est hautement symbolique. Elle appartient en effet à un pays qui a subi pendant des années le pire des racismes et qui a su s'en libérer grâce à la volonté et à la lutte de son peuple et aussi sous l'effet de la solidarité agissante de la Communauté internationale.
Les préparatifs de ce Congrès ont suscité des débats suivis sur un sujet qui devait de toutes les façons se poser, c'est celui du caractère raciste du sionisme. Les pays arabes, aidés par d'autres, ont voulu profiter, ce qui est tout à fait légitime, de ces assises mondiales, pour dénoncer le sionisme comme une idéologie et une pratique racistes avec, comme preuves à l'appui, l'occupation de la Palestine et la guerre que livre l'armée israélienne aux habitants de cette terre.
Comme il fallait s'y attendre, cette approche a suscité de très vives réactions hostiles de la part, il faut le dire, de l'écrasante majorité des pays occidentaux, ayant certes à leur tête les Etats-Unis, mais englobant également l'Europe unanime. Opposition qui conduit Washington jusqu'à menacer de boycotter les réunions du Congrès de Durban si ce sujet était abordé.
Ces réactions étaient prévisibles quand on sait les rapports qui lient Israël à ces pays, l'action de lobbying qu'il y mène depuis des années et l'état de conditionnement idéologique et psychologique dans lequel il les tient, et les promoteurs du projet devaient certainement s'attendre à des oppositions aussi véhémentes. Cependant, et au delà des considérations de conjoncture, le problème est bien réel.
Le sionisme est-il un racisme ? Oui, il l'est. On nous répondra par le rappel de l'holocauste, des souffrances du peuple juif, mais tout cela ne peut diminuer en rien la réalité du caractère raciste du sionisme, de son idéologie basée sur des concepts racistes, du discours que tiennent les plus hauts responsables de l'Etat d'Israël, discours de haine de l'Arabe et de discrimination.
On ne peut pas oublier Deir Yassine, les massacres quotidiens auxquels se livre l'armée d'Israël, le dynamitage de maisons de civils, l'état de citoyens de seconde zone dans lequel sont tenus les Palestiniens qui ont pourtant opté par la nationalité israélienne. Autant de réalités dont l'opinion publique occidentale n'est pas totalement convaincue en raison du conditionnement qu'elle subit, et aussi des Arabes qui n'ont pas su défendre leur cause et qui lui ont souvent fait tort plus qu'ils ne l'ont soutenue.
Autre sujet que le Congrès de Durban aura à traiter à la demande de plusieurs ONG africaines, celui de l'esclavagisme. Là aussi il est grand temps de clarifier les choses, de délimiter les responsabilités réelles pour qu'il soit mis fin aux manœuvres sournoises qui tentent de rendre les Arabes responsables de cette grande tragédie de l'histoire de l'humanité. Leurs motivations sont évidentes et seule la clarté peut les démystifier et ramener les faits à leur réalité. Si le Congrès de Durban parvient mettre les choses au point sur tous ces sujets, il aura accompli une grande tâche historique. Ce ne sera pas facile, mais cette action est nécessaire.
Loin de Durban, en Palestine, Israël continue sa politique "d'attentats ciblés" et de liquidation des dirigeants palestiniens. Le dernier en date a été Abou Ali Mustapha, Secrétaire Général du Front Populaire de la Libération de la Palestine. Personnalité de premier plan de la Résistance, le successeur du Georges Habache à la tête de F.P.L.P., était rentré en Palestine avec l'accord d'Israël.
Sharon continue ainsi ce qu'il a promis de faire. Ce nouveau meurtre le confirme et crée une situation dangereuse. Jusqu'à quand Israël jouira-t-il de cette impunité ? Quelle sera la prochaine victime de Sharon ?
Taieb ZAHAR
Sources : Lien vers http://www.realites.com.tn/index1.php?mag=1&cat=/9chronique/1edito&art=830&a=detail1>
|
|