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  LES DANGERS DU SIONISME 

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LE SIONISME CHRETIEN : PARTIE 2

Réticences juives au sionisme politique.  
 
Par le Docteur Ali MENJOUR
 
"Il serait, à mon avis, plus raisonnable d’arriver à un accord avec les Arabes sur la base d’une vie commune pacifique que de créer un Etat juif.  
 
La connaissance que j’ai de la nature essentielle du judaïsme se heurte à l’idée d’un Etat juif doté de frontières, d’une armée et d’un projet de pouvoir temporel, aussi modeste soit-il… Redevenir une nation, dans le sens politique du mot, équivaudrait à se détourner de la spiritualisation de notre communauté que nous devons au génie de nos prophètes ”.  
 
Albert Einstein
.  
 
 
 
Croire que le parti-pris flagrant des Etats-Unis aux côtés d’Israël dans le conflit du Moyen-Orient est dû uniquement aux fortes pressions qu’exerce le lobby juif sioniste américain sur toutes les sphères de décision, c’est sous-estimer ou méconnaître le sionisme chrétien, qui a toujours constitué, au sein de la classe dirigeante anglaise et américaine, un terrain propice pour faire prévaloir les thèses du sionisme politique.  
 
Pour faciliter aux lecteurs la compréhension de certains concepts —en l’occurrence sionisme chrétien, sionisme politique— commençons par les définir.  
 
Qu’est-ce que le sionisme politique ?  
 
Tel qu’il est défini dans le premier congrès sioniste de Bâle (août 1897) par son principal organisateur Théodore Herzl (1860-1904), le but du sionisme politique vise non à créer un foyer spirituel ou un centre de rayonnement de la foi juive —comme l’auraient souhaité certains penseurs juifs— mais un Etat juif où viennent vivre les Juifs du monde entier ou du moins une grande partie d’entre eux. D’où le titre du livre de Théodore Herzl “ L’Etat des Juifs ”, la Bible des sionistes. Tenant compte des difficultés qu’allait rencontrer la réalisation de ce projet avec les habitants de la région, il était nécessaire pour tous les sionistes que cette réalisation ne puisse se faire qu’avec la caution et le soutien d’une grande puissance.  
 
La Grande-Bretagne était aux yeux des sionistes la puissance qui s’y prêtait le mieux. En effet, dans un double but politique et religieux, de nombreux théologiens et hommes politiques anglais ont, des décennies avant le congrès de Bâle, fait appel aux Juifs pour conquérir la Palestine, comme nous allons le montrer dans nos prochains articles.  
 
Dans ce cadre d’idées, nous devons rappeler que la position de beaucoup d’Américains est semblable à celle des Anglais, pour des raisons purement religieuses (que nous allons évoquer aussi dans les articles suivants).  
 
La seule différence, c’est que l’engagement américain est politique et financier mais pas militaire, vu la politique américaine de l’époque vis-à-vis de l’Europe.  
 
A ce propos, il faut cesser de croire, par exemple, que la déclaration Balfour est spécifiquement anglaise. Elle est plutôt américano-britannique. Le Président Wilson a, chaque fois, amendé le texte qui lui a été envoyé à plusieurs reprises par les dirigeants britanniques. C’est lui, par exemple, qui a remplacé le mot “ race ” en parlant de race juive dans la déclaration par celui de “ peuple ”, cher à Théodore Herzl et utilisé, contrairement à toute logique, jusqu’à nos jours pour désigner les communautés juives du monde entier
.  
 
Théodore Herzl, principal artisan du sionisme politique
 
Théodore Herzl est incontestablement le père du sionisme politique. Il a été le principal organisateur du premier Congrès sioniste à Bâle en août 1897, ainsi que des autres congrès qui se tinrent annuellement jusqu’en juillet 1904, date de sa mort. Issu de la haute bourgeoisie de Budapest, son père était un riche négociant en bois de construction qui a émigré à Vienne pour mieux faire fructifier sa fortune et vivre dans le luxe de la capitale de l’Empire austro-hongrois. Théodore n’était alors qu’un enfant. Après des études en droit et malgré son doctorat, il n’a jamais eu l’envie d’exercer cette matière. Très ambitieux et cherchant à tout prix la notoriété, il s’est mis à écrire des pièces de théâtre. Mais aucune n’a été retenue par les troupes de théâtre autrichiennes ou allemandes. A cause probablement de l’influence de son grand-père paternel Simon Loëb Herzl, ami et disciple du Grand Rabbin Yehuda Alkahi, père du sionisme religieux, Théodore Herzl, qui avait 18 ans à la mort de son grand-père, s’est toujours considéré comme chargé d’une mission divine pour trouver une solution à la question juive, bien qu’il ne fût pas pratiquant. Jusqu’à son envoi à Paris par le prestigieux quotidien viennois Dieneue Freïe Presse (“ La nouvelle presse libre ”) pour couvrir le procès du capitaine Dreyfus, Théodore Herzl, malgré les enseignements son grand-père Simon, était attaché à la thèse assimilationniste. C’est à Paris, au cours du procès Dreyfus, qu’il changea de cap pour devenir un ardent partisan du sionisme. Mieux encore, il devint son principal stratège et idéologue à partir de décembre 1894. De retour à Vienne, il s’investit totalement malgré la maladie -nous y reviendrons dans nos prochains articles-— et les conseils de son médecin traitant, le Docteur Beck, dans ce qu’il a considéré comme étant devenu “ la cause de son existence ”.  
 
A propos du mot “ sionisme ”, nous aimerions ouvrir une parenthèse pour parler de son historicité. Le mot sionisme a été, en effet, utilisé pour la première fois en 1891, par un journaliste juif autrichien, Nathan Birnbaum, ami de Herzl, au départ, puis curieusement il fut parmi les Juifs qui ont dénoncé cette idéologie et s’en sont éloignés. Le mot sionisme signifiait, dans les cercles des intellectuels juifs de l’époque, la conquête de Jérusalem par les Juifs. Afin d’éviter de provoquer les dirigeants ottomans et les habitants chrétiens et musulmans de la région, les adeptes de cette idéologie ont sciemment fait semblant de ne pas citer Jérusalem et se sont contentés d’évoquer “ Sion ”, une des collines de la Ville Sainte, dont les Juifs croient qu’elle sera le théâtre du Jugement Dernier
.  
 
Revenons à Théodore Herzl.  
 
Loin de se contenter du rôle de l’intellectuel qui formule l’idéologie et trace la stratégie, le chef de file des sionistes a agi en homme d’action avec beaucoup de détermination pour mettre en application ses plans politiques.  
 
C’est alors qu’il a estimé inévitable de se rendre en Angleterre et en France pour rencontrer les plus influents parmi les Juifs.  
 
En Angleterre, et malgré une certaine sympathie affichée de la part d’une minorité d’intellectuels juifs aux thèses sionistes, avec à leur tête Asher Myers, directeur du Jewish Chronicle, le plus ancien et le plus lu des périodiques juifs anglais, la méfiance de tous ceux qui l’ont écouté était la règle. Dans sa biographie fort documentée sur la vie de Théodore Herzl, Ernst Pawel écrit à ce propos : “ Ils (les Juifs anglais qu’il a rencontrés) lui exprimeront tous leur sympathie, mais refuseront de s’engager dans la moindre action concrète avant d’avoir consulté les véritables détenteurs du pouvoir au sein de leur communauté, les Rotschild, Mocatta et autres Montefiore…  
 
En arrivant à Paris, après Londres, la situation est encore pire.  
 
Connaissant d’avance, d’après des informations précises, l’hostilité des Juifs français à son projet, dans un pays tiraillé par l’affaire Dreyfus et secoué par l’affaire du Canal de Panama où des richissimes Juifs sont mis à l’index, surtout après la faillite d’une banque catholique et le suicide du comte juif Von Reinach. Dans cette atmosphère parisienne très lourde, Théodore Herzl resta tout juste le temps de faire une visite de courtoisie à Zadok Kahn, Grand Rabbin de France ; évitant de polémiquer avec ses coreligionnaires, il refusa de rencontrer d’autres Juifs. “ Je n’attends absolument rien d’eux, dit-il au rabbin ”
.  
 
Pourquoi les Juifs ont-ils refusé le programme de Herzl ?  
 
Lorsqu’on se situe dans le cadre historique de la fin du XIXème siècle, on comprend parfaitement les causes du scepticisme —ou parfois même du refus catégorique— de la quasi majorité des Juifs à l’égard de l’idéologie sioniste. En effet, sur le plan idéologique, en considérant les Juifs où qu’ils soient comme faisant partie intégrante d’un seul peuple qui est “ le peuple juif ”, Théodore Herzl ne fait, par cette idée maîtresse, que les séparer des peuples avec lesquels ils ont vécu en symbiose pendant des siècles. Cette théorie est de nature à alimenter les soupçons des antisémites qui ne cessent de croire à l’impossibilité d’assimilation des Juifs et à leur manque de conscience nationale et d’esprit patriotique. La deuxième cause du refus des Juifs d’adhérer aux thèses sionistes est d’ordre religieux. Les deux courants qui dominaient la scène religieuse juive au cours de la période qui a vu la naissance du sionisme politique étaient le judaïsme traditionnel et le judaïsme réformé.  
 
Les Juifs traditionnels rejetaient le “ retour à la terre promise ” pour y rester jusqu’à la fin des temps, et derrière n’importe qui. Ils ont toujours considéré cet acte comme répréhensible, une apostasie même, du moment qu’il cache à peine la volonté humaine de forcer la main de Dieu. “ L’exil, comme le deuil, est un état provisoire, écrit David Banon, qui doit nécessairement prendre fin. C’est Dieu lui-même qui y mettra fin en vertu de son engagement initial lors de l’Alliance ”.  
 
Quant aux Juifs réformateurs, dont le nombre n’a cessé de croître depuis la fondation de leur première synagogue au milieu du XIXème siècle à Hambourg, ils ont clairement exprimé leur refus et leur indignation du sionisme politique. La crainte de Théodore Herzl de ce courant est telle qu’il a dû changer le lieu du premier Congrès sioniste, qui devait se réunir à Munich. En effet, à l’annonce de la nouvelle, les rabbins allemands ont emboîté le pas aux dirigeants sionistes pour se réunir dans la capitale bavaroise et faire paraître un communiqué dans lequel on lit : “ La tentative de fonder un Etat national en Palestine est contraire aux promesses messianiques du Judaïsme ”.  
 
La question de la non-acceptation par les Juifs des thèses sionistes est une question qui mérite une recherche plus approfondie et une analyse plus exhaustive. Si nous l’avons évoquée, c’est pour montrer que le sionisme politique n’avait jusqu’à la mi-mars 1896 aucune chance de conquérir l’esprit des Juifs. Que s’est-il passé en un peu plus d’une année c’est-à-dire entre cette date et août 1897 (1er Congrès) pour que Théodore Herzl réussisse à tenir ce congrès sioniste à Bale et se permette s’affirmer : “ A Bale, j’ai constitué l’Etat juif… ”
?  
 
SUITE TROISIEME PARTIE Lien vers http://sionisme.populus.ch/rub/4> 
 
 
Sources : Lien vers http://www.realites.com.tn/index1.php?mag=1&cat=/10025555550000550000000IRAK/1La résistance du peuple&art=9905&a=detail1> 

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Modifié en dernier lieu le 27.10.2004
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